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vallée de Langonan, dans celle de son affluent, dans la vallée du Janon et dans celle de son affluent, et par suite on ne pouvait rejoindre le Gier qu’à un point peu propice à l’établissement du grand bassin que nous avons décrit plus haut.

« Il ne faut pas oublier que l’ingénieur était déjà fixé sur l’emploi des grands siphons pour la conduite des eaux, car le projet seul d’amener les eaux à Fourvière était impossible sans cette ressource; il fut donc amené à en faire une première application dans la vallée de Chagnon. Il pouvait ainsi baisser de 6 mètres sur la rive droite du Chagnon le niveau de l’aqueduc, diminuer son développement dans les vallons de Langonan et de Janon qu’il passait près de l’entrée, et au prix d’un très petit souterrain sous la colline d’Izieux, établir son bassin de retenue et sa prise à un point que la nature même semblait avoir disposé à cet effet; il était bien obligé, il est vrai, à construire une rigole pour amener au canal principal les eaux des affluents principaux du Chagnon ; mais cette rigole, par suite de l’abaissement du canal principal, avait moins de longueur que dans le projet primitif. Le siphon de Saint-Genis n’avait du reste en lui-même rien d’effrayant, il n’avait pas tout à fait 900 mètres de développement ; la charge maximum n’était que de 82 mètres ; le pont à siphons était un ouvrage de peu d’importance ; les réservoirs de chasse et de fuite reposaient directement sur le sol naturel, et ne comportaient pas de grandes substructions comme les siphons de Soucieu et de Beaunant ; le point était par conséquent admirablement choisi pour expérimenter le mouvement de l’eau dans les tuyaux, et pour calculer sur des bases positives la disposition des deux ouvrages immenses dont la construction devait être la préoccupation constante de l’ingénieur. Ainsi, moitié considération d’économie, de convenance pour la prise, moitié désir de constater, par une épreuve faite sur une certaine échelle, les phénomènes dont il devait plus loin faire un si grand usage, l’ingénieur se décida à abandonner les tranchées déjà faites dans le rocher, et les abandonna sans retour, sans penser à les faire servir comme canal de garde, usage auquel leur disposition les rendait du reste tout à fait impropres. »

Reconnaissons d’abord l’authenticité du fait sur lequel s’appuie tout ce long raisonnement. Cette tranchée supérieure existe en