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provinces, presque partout où l’on découvre des ouvrages anciens ayant exigé l’usage des briques. On le rencontre à Aix en Savoie, à Uriage en Dauphiné, à Lyon, à Vienne, à Vaison, à Die, à Carpentras, à Avignon, etc. » Une fourniture importante, pour une entreprise de travaux publics, devait être confiée de préférence à l’un de ces gros industriels. Néanmoins, si les travaux étaient exécutés dans une région pourvue de bancs d’argile, il est assez vraisemblable que les briques se soient confectionnées suivant les besoins de l’entreprise, par les propres ouvriers de celle-ci. On s’explique mieux ainsi l’absence de marques à celles de l’aqueduc du Gier. On n’appose guère sa marque de fabrique sur des objets qu’on se fournit à soi-même, surtout si elle doit être cachée[1]. D’autre part, il n’est pas impossible que dans un lot de fournitures publiques, quelques-unes des briques seulement fussent marquées.

Assurément la découverte d’une empreinte sur une de ces briques d’aqueducs offrirait un vif intérêt. Supposons, par exemple, qu’on y lise le nom d’une légion, le numéro d’un corps militaire quelconque, comme cela s’est lu fréquemment sur les briques d’autres ouvrages construits par l’armée romaine, on aurait la preuve absolue de la collaboration des troupes aux aqueducs de Lyon. Il manque jusqu’ici une preuve matérielle de ce genre.

B. — Pierres.

Il n’y a guère à revenir sur la description des pierres qui ont servi à la construction de nos quatre aqueducs. Gneiss, micaschistes ou granits, pris sur place, ont été la matière principale pour ceux du Gier, de La Brévenne et de Craponne, ainsi que les calcaires jurassiques pour l’aqueduc du Mont-d’Or. Le système d’appareil extérieur, de blocage intérieur, de confection des voûtes, a été commandé assurément par la nature de ces matériaux qu’on avait sous la main. L’appareil réticulé

  1. Entrepreneurs ou architectes n’inscrivaient leurs noms qu’exceptionnellement sûr les monuments qu’ils avaient construits. On en aurait un exemple à Lyon. Artaud (Lyon souterrain, p. 74), a lu le nom d’un certain Quintus Valerius (Q.-Val.) gravé sur plusieurs pierres de taille soutenant la muraille de Saint-Just. Ce devait être le constructeur.