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30 mètres cubes d’eau par jour, et au minimum 20 à 25[1]. Enfin, la faculté de puiser à toutes les fontaines publiques donnait au peuple l’eau à discrétion. La connaissance exacte du débit des aqueducs de Lyon nous permettrait de dire si l’on y distribuait l’eau avec autant de largesse.

Calcul du débit des aqueducs de Lyon. — Nous ne pouvons déterminer ce débit directement par la mesure du périmètre mouillé et de la pente, car le premier de ces éléments ne peut être précisé en aucun point des quatre aqueducs. Nulle part, même à l’aqueduc du Mont-d’Or, les dépôts ne se voient assez nettement le long des parois pour que l’on puisse estimer ainsi la hauteur moyenne de la tranche d’eau.

1o Pour l’aqueduc du Gier. — Mais il existe heureusement, au moins pour l’aqueduc du Gier, un autre procédé de calcul, que les aqueducs de Rome ne permettaient pas d’employer. C’est celui qui ressort de l’étude des conditions d’écoulement dans les siphons. Un de ces siphons, celui de Soucieu, est en effet suffisamment conservé dans ses éléments essentiels pour que l’on puisse établir la formule d’usage.

Cette formule est celle de Prony, concernant le mouvement permanent de l’eau dans un tuyau de conduite. Elle a été très heureusement appliquée ici par Gasparin[2], dont je me suis contenté de refaire le calcul.

V étant la vitesse inconnue, D le diamètre de la conduite, L sa longueur, J la perte de charge par unité de longueur, a et b des coefficients déterminés par l’expérience, on a :

Or,
  1. Une ordonnance rendue en l’an 382 par les empereurs Gratien, Valentinien et Théodose, fixe à 2 ou 3 onces les concessions pour de grandes maisons, à 1 once 1/2 celles des maisons ordinaires, et à 1/2 once celles des petites. L’once étant égale à 1 quinaire 12 centièmes, les plus petites maisons recevaient donc encore aux derniers temps de l’empire au moins 12 à 15 mètres cubes par 24 heures.
  2. Ouvr. cité, p. 31. J’ai rétabli ce calcul, que les innombrables fautes d’impression rendent inintelligible dans la brochure.