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municipaux semblent n’avoir joué dans tout cela qu’un rôle très effacé, ou tout au moins secondaire. Le cas, il est vrai, est un peu spécial, car Pline arrivait en Bithynie avec une mission de confiance de l’empereur, pour réparer une série de désordres financiers qui avaient affecté une bonne partie des cités de cette province[1]. Aussi poussa-t-il très loin la surveillance et le contrôle des frais dans lesquels les diverses municipalités voulaient s’engager pour leurs travaux publics. Il consulte exprès l’empereur avant de donner aux Prusiens l’autorisation de réparer leurs thermes, en lui exposant le menu détail des sommes qu’ils peuvent consacrer à cette entreprise. L’ingérence probable du légat des Trois-Gaules dans toutes les affaires de la colonie lyonnaise n’a donc rien qui puisse surprendre. Cette ingérence était toujours d’autant plus accusée qu’il s’agissait de travaux plus considérables, pour lesquels une subvention était accordée par le fisc. Dans ce cas, la construction était dirigée par les agents impériaux[2]. Ce fut, à n’en pas douter, le cas des aqueducs de Lyon.

Éléments divers du personnel employé à la construction des aqueducs de Lyon. — D’après toutes ces données, s’ajoutant à ce qui a été déjà dit au début de ce livre sur le développement et le gouvernement de la cité lyonnaise, nous pouvons concevoir en effet avec de suffisant es probabilités l’organisation du travail à la construction de ses divers aqueducs.

L’élément militaire a dû toujours y collaborer. Lyon, indépendamment des grands corps de troupe qui y ont momentanément séjourné, avait une cohorte en garnison permanente[3], capable de fournir, quand il le fallait, une part de son effectif pour les travaux publics. En admettant même que son service l’ait retenue constamment tout entière dans les murs de la ville, ce qui n’est guère probable, nous avons vu que des détachements pouvaient être envoyés des légions de la province à toute réquisition du gouverneur. Il a été expliqué comment, pendant l’époque des grands mouvements et des grands travaux de troupes en Gaule

  1. Lettres, x, 28, 29, 34, etc.
  2. Ainsi fut fait à Bénévent, sous Hadrien (C.I.L., ix, 1419) et à Nola, sous Vespasien (C.I.L., x, 1266).
  3. V. ci-dessus, p. 15. — On cite la cohorte xiii et la cohorte xvii, signalées par de nombreuses inscriptions. Cf. de Boissieu, ouvr. cité, p. 353 à 361.