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novus à 86.876 mètres. Sans nous engager dans une discussion sur la valeur réelle du sesterce, acceptons la valeur donnée par la table des monnaies romaines de Mommsen-Rlaças, qui est de 0 fr. 253. On trouve ainsi que 55.500.000 sesterces équivalent à 14.041.500 francs.

La Claudia et l’Anio novus cheminent ensemble sur une longueur de 10 kil. 508 mètres. Il faut donc retrancher de la somme des kilomètres de parcours ce chiffre qui, sans cela, figurerait, en double. Cette déduction réduit la somme des deux parcours à 145.048 mètres. En divisant le coût total par cette somme, on arrive à une moyenne de 96 fr. 80 par mètre, soit par kilomètre 96.800 francs.

Aqueducs modernes. — Si nous comparons à présent ce prix de revient à celui de deux aqueducs modernes, le canal de la Dhuis et le canal de la Vanne qui alimentent Paris, nous constaterons :

Que la dérivation de la Dhuis, qui amène 30.000 mètres cubes par 24 heures, avec 169 kilomètres de parcours, a coûté 11.600.000 francs, soit par kilomètre 68.600 francs.

Que celle de la Vanne, créée pour conduire 80 à 100.000 mètres cubes, avec un développement de 174 kilomètres est revenue à 26.500.000 francs, soit par kilomètre à 152.000 francs.

Et que par suite, le prix du kilomètre courant des deux derniers aqueducs de Frontin est très voisin de la moyenne entre les prix de revient de cette unité de longueur aux deux aqueducs modernes.

Il est vrai que plus un aqueduc débite, plus ses dimensions augmentent, et naturellement plus son prix de revient est élevé[1]. Les dimensions et le débit des deux aqueducs antiques considérés étant assez rapprochés du débit et des dimensions de l’aqueduc de la Vanne, c’est avec le prix de ce dernier qu’il faut comparer le leur, qui en représente environ les 2/3.

  1. Il faut compter que l’augmentation de prix est à peu près en raison des racines carrées des débits, toutes choses égales d’ailleurs.