Page:Germain de Montauzan - Les Aqueducs antiques, 1908.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 28 —

Au reste, ce fait d’annexion serait d’autant moins invraisemblable que l’on a cru aussi pouvoir attribuer à Claude l’addition à la colonie de certains territoires situés dans la Narbonnaise, entre autres celui de Valence qui serait même devenu pour Lyon une importante source de revenus. Ce n’est là toutefois qu’une conjecture[1].

M. Steyert[2], dans son Histoire de Lyon, attribue encore à Claude l’établissement de plusieurs voies nouvelles, dont la mieux identifiée serait le compendium de Vienne, route abrégée entre les deux villes ; il s’appuie sur ce que l’on a retrouvé, au village de Solaize, une des bornes milliaires de cette route dont l’inscription porte nettement le nom de Claude, avec la date de la troisième année de sa puissance tribunice, qui est précisément l’an 43, date de son séjour à Lyon[3]. La coïncidence est intéressante, mais n’est pas une preuve absolue, car les bornes milliaires se remplaçaient de temps à autre. En somme sans nier que Claude ait gratifié Lyon de bienfaits nombreux et importants, le plus authentique de tous est encore, à ce qu’il semble, la construction de l’aqueduc.

Incendie de Lyon. Lyon pour Néron contre Vindex. — Le règne de Néron fut pour Lyon une époque d’épreuves. La plus grave, et qui aurait pu entraîner sa ruine complète si la cité n’eût été encore en pleine vigueur de jeunesse, fut l’incendie qui survint en l’an 65. D’après Sénèque, le désastre n’aurait pas laissé pierre sur pierre : « Lugdunensis colonia exuta est, écrit-il à son ami Lucilius ; una nox interfuit inter urbem maximum et nullam.

  1. À cette opinion, émise et soutenue par M. Hirschfeld il y a une vingtaine d’années, C. 1. L., t. XIII, p. 229, M. Philippe Fabia, professeur à l’Université de Lyon, a tout récemment (Revue d’Histoire de Lyon, t. VII, art. cité, p. 12), opposé des arguments très solides, qui, sans viser à la détruire, tendent à l’infirmer et la réduisent à la valeur d’une simple hypothèse. Des objections encore plus décisives sont présentées à la suite par M. Fabia contre une seconde conjecture du même auteur, d’après laquelle ce serait à Claude que la colonie de Lyon aurait dû le privilège du droit italique c’est-à-dire, pour les habitants, l’exemption de l’impôt personnel et de l’impôt foncier, le sol devenant susceptible de propriété quiritaire.
  2. Ouv. cité, p. 227.
  3. TICLAVDIVSDRVSIF
    CAESARAVGVST
    GERMANICVS
    PONT.MAX.TR.POT ĪĪĪ
    IMP. ĪĪĪ COS ĪĪĪ PP
    VII