Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/193

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an IX qu’en 1801 la frégate la Chiffonne et la corvette la Flèche avaient déposés aux Seychelles d’après les ordres du Premier Consul. « Vous recevrez les nouveaux colons français, avait écrit le ministre de la marine au gouverneur des Seychelles, M. de Quincy. Vous leur donnerez des concessions et leur fournirez des instruments aratoires dont ils auront besoin ; les habitants de Mahé qui se trouveraient formalisés de la présence de ces nouveaux colons, pourront passer à l’Ile-de-France où on les indemnisera de la perte de leurs habitations. Traitez ces Français avec douceur ; ce sont les intentions du Premier Consul : il désire que ces malheureux changent de principes, et reviennent de leurs erreurs ». Redoutant le contact des déportés, et craignant surtout de se voir reprendre quelques-unes de ses nombreuses concessions, la population Seychelloise s’ameuta et décida, par ses plaintes réitérées, l’assemblée coloniale de l’Ile-de-France à faire jeter les déportés aux Comores ; ce n’est donc pas sur le Premier Consul, ainsi que l’ont fait quelques écrivains, mais sur cette assemblée coloniale qu’il faut faire peser la responsabilité de leur mort à Anjouan. Les trente-deux déportés, embarqués sur le Bélier, parmi lesquels se trouvaient le général Rossignol, Bouin, Mamin et autres anciens terroristes ou septembriseurs furent internés à Anjouan et logés chez des Arabes qui reçurent une certaine somme pour leur pension. Ces malheureux étaient sans armes, sans argent, et dans le plus complet dénuement ; vingt d’entre eux moururent dans le premier mois de leur arrivée. On n’est pas d’accord sur les causes de leur mort. Les uns