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116 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

ceux de César Borgia, des menus splendides cominr ceux de Louis XIV, des repas douloureux comme ceux des prisons révolutionnaires.

Et c'est enfin la conversation, depuis celle qu'on tenait chez les Grecs et les Romains, jusqu'à celle qu'on pourrait tenir de nos jours si le bridge et le puzzle ne l'avaient point abolie, en passant par l'hôtel de Rambouillet, la Cour de Sceaux, les salons de Mme de Tencin et de M me Geoffrin.

LOUIS LUMET

Œuvres de Mirabeau : Les Ecrits.

L'écrivain, en Mirabeau, est fort inconnu; on ne lit guère son œuvre copieuse et dispersée, elle mérite cependant d'être lue et méditée. Grâce à M. Louis Lu- met qui en a réuni l'essentiel en un volume très acces- sible et remarquablement composé et ordonné, on la connaîtra désormais. Elle est fort impressionnante, d'une étendue et d'une variété prodigieuses; les pro- blèmes les plus différents y sont abordés : problèmes financiers, économiques, diplomatiques, littéraires, et les pages inédites révélées par M. Louis Lumet sur la tolérance, l'impôt, la littérature des anciens et des modernes sont d'un remarquable intérêt.

Ajoutons qu'elles sont vraiment de Mirabeau et non point de ses collaborateurs à qui, dans un esprit de dénigrement systématique, on les a souvent attribuées. M. Louis Lumet éclaire cette question des collabora- teurs dans une très intéressante introduction : il ne songe pas à les nier, mais il les met à leur place et il établit l'influence décisive, tyrannique, absolue de Mirabeau sur tout ce qu'il signa. Il faut avoir lu cette œuvre encyclopédique pour connaître vraiment Mira-