AVRIL. — HISTOIRE, LITTÉRATURE, ETC. 119
et le collège de Laon, et l'institution Massin et le lycée Charlemagne, et puis Tentrée à TÉcole Normale.
Que de plaisir on trouvera dans ces pages d'un art charmant, que d'enseignements aussi, que d'utiles cri- tiques sur l'éducation d'autrefois qui ressemble sur beaucoup de points à celle d'aujourd'hui ! C'est le petit enfant amoureux de la forêt voisine, cette forêt que ses maîtres ignoraient; « ils ignoraient tant de choses, les maîtres ! Ils apprenaient dans des livres des matières prescrites par des programmes; ils les ensei- gnaient comme ils les avaient apprises; ils les ensei- gnaient de la même façon dans les villes et dans les campagnes. Quel dommage que ce dédain de l'école pour la nature ! J'ai toujours regretté que personne n'ait fait connaître à mon enfance les grands bois, les caractères de tant d'arbres différents et les mœurs des bêtes qui vivent dans les périls de la liberté. » Et c'est l'adolescent comprimé par le régime du collège auquel il attribue, pour partie, les imperfections graves de sa tête et de son cœur... C'est l'homme enfin, qui voit dans le lointain ses rêves et ses illusions, ses rêves qui eurent affaire à de terribles réalités, ses illusions dorées qui furent dispersées aux quatre coins de l'horizon. « Des nuages très noirs ont plané, planent au-dessus de ma vieille tête blanche. J'ai connu, je connaisdes heures d'inquiétude et d'angoisse; mais jamais je ne suis des- cendu, je ne descendrai jamais jusqu'au désespoir. Les sentiments de ma jeunesse, intacts et vaillants, me commandent l'espérance. J'espère. »
MAURICE BARRÉS
Gréco ou le Secret de Tolède.
Le livre que M. Maurice Barrés a publié sous le titre Greco ou le secret de Tolède est une œuvre d'une bien
