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136 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

Et c*est un style étrange, heurté, avec des images très belles, avec aussi une condamnable prédilection pour les néologismes : les colonnades « rivoliennes » des rues, la « sémillance » des femmes, que sais-je encore... Et tout cela, d'ensemble, constitue un beau livre, œuvre d'un homme de grand talent qui doit connaître, qui connaîtra les grands succès.

MAURICE MAINDRON

Dariolette.

Maurice Maindron, mort il y a quelques mois, avait laissé le manuscrit d'un roman qu'on nous offre au- jourd'hui et qui s'appelle Dariolette. Dans la galerie si belle, si riche, des œuvres de Maurice Maindron, Dariolette occupera une place tout à fait particulière. C'est un de ces romans mystérieux qu'on nous pro- digue en ce moment avec une générosité un peu exces- sive : enlèvement et disparition d'une dame, stupeur d'un mari un peu niais, convoitises allumées autour de la dot d'une riche héritière, laquelle est la nièce de la dame enlevée, ruses ténébreuses de bandits, habileté merveilleuse et bravoure d'un détective amateur qui met.tout son flair et toute sa vaillance au service d'un amoureux sincère, lequel chérit la jeune fille sans rechercher sa fortune, et finalement, découverte du mystère, châtiment des gredins, triomphe de l'amour, et heureux mariage.

Vous voyez, c'est toute la poétique du genre; seule- ment, Maurice Maindron, vous vous en doutez bien, n'a pas fait ce roman-là comme tout le monde. Et tout d'abord, il l'a situé au début du xvii® siècle, sous le règne de Louis XIII; ses bandits sont des Italiens qui font partie de l'entourage de Concini, son détective