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MAI. — LES ROMANS 137

est un valeureux capitaine de chevau-légers qui s'ap- pelle La Caissière, et toute cette ténébreuse histoire se déroule dans un cadre pittoresque, coloré, animé de figures truculentes évoquées avec cet art prestigieux qui était celui de Maurice Maindron : c'est tout à fait amusant et dramatique, et tous ces héros feront bonne figure entre Saint-Gendre et Blancador.

RENÉ LE CŒUR

Lili.

Le surnom de Lili vous fait penser tout de suite à quelque petite femme agréable. Détrompez-vous ! C'est celui du vicomte de Clères de Fleuries, un beau garçon de trente-cinq ans. Quand un homme s'appelle Lili, les plus fâcheuses suppositions sont permises sur son compte; elles ne sont pas toutes justifiées dans la circonstance : le vicomte aime beaucoup les dames et le jeu, et cette double passion, combinée avec une incu- rable paresse, l'a conduit à la ruine totale et à la détresse. Pour se tirer d'embarras, il aurait eu volontiers recours aux bons offices de sa petite amie Lina, mais celle-ci l'a fort proprement jeté à la porte et Lili, qui pourrait s'évader de cette vie ou se mettre au travail, découvre une troisième solution : il va faire la cour à la mère, très mûre, d'un de ses petits camarades.

Après de patients efforts il réussit, il épouse M "^^ Rai- zet. Mais, stupeur! M^^^ Raizet, qu'il croyait riche, n'est que l'usufruitière de la fortune qui dans trois ans reviendra à son fils, et Lili se trouve avoir fait la plus malheureuse des spéculations. Le voilà plus gêné que jamais, obligé de quémander son argent de poche et de satisfaire aux fort pénibles volontés d'une épouse exigeante.