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MAI. — LES ROMANS 157

prendra part à leurs chagrins et à leurs joies, il sera touché par le désespoir jaloux et tendre qui bouleverse la pauvre petite Brigitte et en outre il aura Toccasion de juger deux systèmes d'éducation : celui d'autrefois et celui d'aujourd'hui, car Brigitte Saint-H avenue suit les cours du Sacré-Cœur, cependant que Renée est élevée au Moderne-Palace Cours, et il jugera sans doute în connaissance de cause, puisque M^^^ Henriette de 'Vismes nous affirme que les documents de son roman sont exacts et qu'elle ne s'y est permis que quelques corrections de fautes d'orthographe et quelques addi- tions de points et de virgules.

J. GALZY

L'Ensevelie.

UEnsevelie est une œuvre étrange, toute pleine d'éclat et d'obscurité, et que je me garderai bien d'essayer de vous conter, car je suis assuré que vous ne comprendriez rien à mon analyse; ce ne serait pas votre faute, ni celle de l'auteur, mais uniquement la mienne. Comme j^ ne veux pas la commettre, je me contenterai de vous dire le mérite littéraire de ces confidences de Jacques Séverac, l'écrivain revenu à Montpellier, sa ville natale, après neuf ans d'absence, de lutte et de travail à Paris.

Sa première pensée, son premier souvenir, il l'ap- porte à l'ombre d'un ami, Henning, en compagnie duquel, jadis, il avait médité de mourir. Henning a tenu sa parole; lui, pas; il plaide sa cause devant son ombre : « Dis, ne me sens-tu pas ton frère? N'avons- nous pas la même force? N'est-ce donc pas la même frénésie, la même énergie dominatrice qui fit de toi un mort parmi les morts et de moi un vivant parmi l-.s