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162 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

juger le rôle de l'Angleterre avec la sévérité de This- torien français; mais, si les opinions diffèrent, les faits avancés concordent bien souvent.

Il y a là, après un récit palpitant de la bataille de Waterloo, où la figure de Wellington est évoquée en de belles pages, une relation de l'installation et du séjour à Sainte-Hélène qui est passionnante et qui a ce mérite rare d'être rédigée par un homme qui vécut ces choses. Il n'approcha guère l'empereur, d'ailleurs, qui le tenait à distance, et cela permet de négliger son jugement fort sévère sur Napoléon; mais les autres, les compagnons, comme il les a bien connus ! Pour Hud- son Lowe, il le défend avec une rare énergie et, chose curieuse, il se trouve presque d'accord dans son plai- doyer avec M. Frédéric Masson; comme l'historien français, il affirme que la responsabilité du geôlier de l'Empereur, dans les mesures prises contre Napoléon, est à peu près nulle; tous ses actes furent accomplis sur l'ordre direct, sur les instructions précises du gou- vernement anglais.

Il ne faut d'ailleurs accepter ce livre que sous béné- fice d'inventaire; il fut écrit bien longtemps après les événements dont il fait le récit, et sans doute quelques inexactitudes volontaires, et involontaires, s'y glis- sèrent; mais, tel qu'il est, ce document, dont la traduc- tion française est due à M. Em. Brouwet, offre un inté- rêt de premier ordre et apporte une belle contribution à l'histoire napoléonienne.

F. CASTANIÉ

Souvenirs d'un Vieux Grognard.

Je ne connais pas dans la littérature napoléonienne de page plus belle, plus empoignante et plus jolie que