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MAI. — HÎSTOiRÉ, LITTÉRATURE, DIVERS 165

après la mort de son père, pour l'avenir de sa race et de son trône; et un prince héritier naquit enfin de cette union tardive, mais la Reine-Mère, qui paraît bien avoir été dans cette aventure la belle-mère classique, salua sans allégresse cet événement, et elle alla jus- qu'à insinuer que la visite royale n'avait point sans doute été la seule et que le Dauphin était peut-être un bâtard; d'où grande fureur de la Reine, colère du Roi et brouille dans la famille.

Il faut lire cette histoire, comédie assez souvent dramatique, que M. Ernest Daudet a contée avec beau- coup d'agrément, esquivant avec une adresse infinie les scabreux périls de ce récit.

DOCTEUR D. GOLDSGHMIDT

Autour de Strasbourg assiégé.

M. le docteur D. Goldschmidt publie une page émouvante de l'histoire de 1870 : Autour de Stras- bourg assiégé. C'est un beau livre vivant, vécu, sin- cère, où l'horreur du siège de Strasbourg est évoquée, avec une grande et simple puissance, livre utile, où se retrempent des souvenirs nécessaires. Il y a là des actes et des paroles qu'on n'a pas oubliés en Alsace, qu'on ne doit pas oublier en France : il est bon que des souvenirs comme celui des trains de plaisir organisés pour mener des excursionnistes devant Strasbourg en flammes et leur offrir le spectacle de ce « merveilleux feu d'artifice » soient consignés et gardés.

Le public français doit lire, il lira, cette page d'his- toii'e, sa conclusion forte et calme qui nous montre, selon la belle parole de M. Ernest Lavisse, dans sa préface, que la main la plus fortement gantée de fer ne pourra saisir cette impondérable : une force morale,