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4 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

des milieux parlementaires et politiques observés avec infiniment de justesse et de vérité.

CHARLES GÉNIAUX

Les deux Châtelaines.

J'ai beaucoup aimé le roman que M. Charles Gé- niaux a publié sous le titre : les deux Châtelaines. On n'a pas oublié peut-être que, lors de l'apparition de son roman, les Forces de la vie, j'avais, tout en rendant hommage à l'incontestable talent de cet écrivain, regretté certaines obscurités dont il s'était plu à héris- ser son livre. M. Charles Géniaux a toujours autant de talent, je crois même qu'il en a plus; et, en outre, j'ai la satisfaction de comprendre parfaitement toutes les pages de son roman; cela m'enchante, car j'aime à comprendre, au contraire d'un certain nombre de mes contemporains qui ne goûtent pleinement que les pages dont ils n'ont pu parvenir à percevoir le sens.

Celui du roman de M. Géniaux, tout à fait délicat et subtil, est fort clair : Les deux Châtelaines, dont les jolis visages égayent le manoir de Loqueltas, et dont Philippe Darlette, le spirituel artiste, est épris, ce sont : Anne-Marie de Pompery, une très jolie dame, morte il y a quelque deux cents ans, mais dont un pastel déli- cieux a pour toujours gardé le sourire et la jeunesse; et sa très moderne descendante, Monique de Xerver, une jeune dame très vingtième siècle, fervente de l'au- tomobile et même de l'aéroplane et dont les goûts ne séduisent qu'à moitié Philippe. Mais à force d'admirer et de chérir l'aïeule disparue, il s'est pris à aimer son joli souvenir vivant dans sa petite-fille, et, à la faveur d'un accident d'automobile, causé par Monique et qui met Philippe à deux doigts de la mort, ces amoureux