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192 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

sourit, le cœur sanglotant, du sourire éternel des hommes.

W.-B. MAXWELL Les Gardiens de la Flamme.

(Adaptation de M. Louis Fabulet.)

Cette œuvre du célèbre romancier W.-B. Maxwell est tout à fait belle; elle nous fait assister à la plus poignante, à la plus romanesque des tragédies intiriies; et en même temps elle nous offre la plus belle, la plus philosophique, la plus humaine des leçons de pitié et de pardon. Ainsi elle apparaît comme une œuvre com- plexe, diverse, et pourtant d'une puissante et véhé- mente harmonie.

Terrible histoire vraiment, celle qui dévaste le foyer de Richard Burgoyne, le grand philosophe, le célèbre savant, qui mène aux côtés de sa fidèle et charmante femîme Sybil, de sa nièce Miss EfTie, et de son jeune secrétaire Stone, une vie de labeur et de gloire, dans sa petite maison de Glifï Lodge. Il a cru s'apercevoir que sa nièce avait du goût pour son secrétaire, et la nervo- sité de ce dernier lui a laissé supposer qu'il n'était point insensible aux charmes de la jeune fille ; il les a confessés, il les a fiancés. Mais hélas ! si Miss Effie aime Stone, c'est la femme de son maître que ce dernier adore d'une passion partagée; de toutes les forces de leur honnêteté, ils résistent tous deux à cette fatale passion, mais elle est plus forte qu'eux-mêmes, elle les entraîne, les emporte, et l'irréparable s'accomplit.

Le vieux savant découvre son malheur; il est frappé d'une congestion qui le laisse paralysé, atteint d'hémi- plégie, d'aphasie et aussi, croit-on, d'amnésie. Et les malheurs se précipitent. Miss Efïie qui n'a pas cessé