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JUIN. — LES ROMANS 193

d'aimer Stone ne peut survivre à la découverte de la faute : elle s'empoisonne; et Stone, en face de tant de catastrophes, s'enfuit de cette maison maudite pour ne plus reparaître. Sybil alors, toute seule, à côté de l'in- firme, veut sauvegarder, du moins, ce qui reste de bon- heur à son glorieux mari; elle le soigne avec tendresse, et lorsque, miraculeusement, il revient à la santé intel- lectuelle et physique, la gardienne de la divine flamme, coupable involontaire et victime de la fatalité, apprend que cet homme n'avait pas une minute perdu la cons- cience, qu'il a tout deviné, tout su, que surtout il a tout compris, et qu'ayant tout compris, il a tout par- donné...

CHARLES DE BORDEU

La plus humble Vie.

La plus humble Vie, est une œuvre d'une très émou- vante et très noble simplicité, digne de cette épigraphe du grand poète Francis Jammes : « La beauté que Dieu donne à la vie ordinaire... » Et c'est une vie très belle et très ordinaire, celle de Jacques, fils de Cadet, le por- cher, et de Daunine Bénédicte, qui naquit en 1820, dans un humble village et qui, durant plus de quatre- vingts ans, remplit tranquillement, loyalement ses devoirs quotidiens, travaillant tour à tour aux semailles, à la moisson, aux vendanges; fêtant chaque année la Saint- Jean; marié à vingt ans, bon époux, bon père, travailleur respecté...

Les grands événements politiques de 1848 ont tra- versé sa vie sans la troubler; puis c'a été la tourmente de 70; les gars sont partis à l'armée de la Loire; épar- gnés par la mort, ils sont rentrés, ils se sont mariés à leur tour; une très petite aisance a contenté les deux