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JUILLET. — LES ROMANS 231

,. retour à la terre. Il y a là une très intéressante ten- dance de la littérature contemporaine qui pourrait bien être un signe des temps, malgré notre scepticisme de citadins. Ces livres bien pensants auront peut-être nielque jour une action sur les mœurs, leur lecture

•mmencée dans les salons de la ville pourrait bien parfois se terminer dans la paix laborieuse des champs. Ainsi soit-il !

Après tant d'autres, M. Léopold Gros nous dit, dans -MU roman, les saines et douces joies que l'on goûte l V ombre du Clocher. Ce roman très simple, même assez simplet, qui, à chaque page, affiche ingénument ses intentions, ne manque ni d'intérêt ni d'émotion, et M. Léopold Gros qui l'offre en humble témoignage d'admiration à M. René Bazin, dont la Terre qui meurt inaugura jadis cette littérature rustique, n'est certai- nement pas dénué de qualités.

L'histoire? La voici : Le père Vergues, qui fut autre- fois un riche propriétaire, a été accablé par la mal- I hance ; ses récoltes ont été détruites, ses bestiaux frappés par la maladie; il est ruiné et il assiste déses- péré à la vente de son domaine. Il s'en ira chez les autres, cependant que sa ferme de Gouzens sera acquise par son voisin, le père Roche. Heureusement, son fils et Irma, la fille du père Roche, s'aiment tendrement, ils se sont solennellement promis le mariage. Mais Léon s'en va au régiment, à Toulouse, où il est accueilli par lin vieil oncle qui lui inculque le dédain de la terre,

imour de la ville, et cependant, au village, Irma est iKincée malgré elle par son père autoritaire à un mau- \ ais diable de facteur.

Atterré par cette nouvelle, Léon se convertit défini- tivement aux idées de son oncle et il jure de ne plus

venir au village où il n'a connu que le chagrin et la 'i<'ception; mais Irma, délivrée de son fiancé, qui s'est suicidé à la suite d'une vilaine histoire, se désespère de son abandon, elle languit, et le médecin ne dissimule