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232 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

pas au père Roche qu'il va être responsable de la mort de sa fille.

Alors, le vieux paysan n*hésite pas : il s'en va à la ville, il supplie le fiancé d'autrefois, le ramène, et ce sera enfin le bonheur « à l'ombre du clocher ». Et le bon doc- teur qui a arrangé toutes ces choses et fait tout ce bon- heur se réjouit parce qu'il a agi selon sa conscience et selon des maximes qui lui sont chères, telle celle du père Didon: « J'aime mieux une larme versée sur les douleurs d'autrui ou sur nos misères que toutes les extases d'une sensibilité raffinée. L'homme n'est grand et beau, l'homme n'est digne de Dieu que dans les heures où il s'oublie lui-même pour servir la vérité, la charité et s'immoler au devoir. »

LOUIS PLANTÉ

Sur le Déclin

Dans ce roman M. Louis Planté a voulu fixer la psy- chologie émouvante et douloureuse de la vieille fille qui n'est point encore une vieille femme. Andrée Noussaye a trente-huit ans : elle a rêvé d'un mari idéal, d'un prince charmant qu'elle n'a point rencontré, et puis, le temps a passé, sa jeunesse aussi, et elle se voit « sur le déclin », cependant que son miroir lui affirme qu'elle est encore belle, cependant que les regards posés sur elle lui démontrent qu'elle est toujours désirable.

Situation attristante et pénible à laquelle une amie trop obligeante, M™^ Aponini, s'efforce de mettre fin en lui présentant le riche et vieux M. Toulain qui l'épou- serait volontiers; mais Andrée repousse ce projet avec dégoût, d'autant plus qu'elle a rencontré à ce dîner même où la conviait M, Toulain, Gérard, un jeune écri- vain doué de toutes sortes de séductions et qui lui est