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234 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

disposent scientifiquement des termes d'équations fort compliquées, les discutent laborieusement et enfin obtiennent leur solution et notre éclat de rire : C. Q. F. D.

Le duel de Lolotte, la première des nouvelles réunies dans ce livre donne, fort exactement, l'idée de ce pro- cédé : Supposez qu'un monsieur porte le nom féminin de Lolotte, et les prénoms de Yves et de Zéphirin, que le monsieur soit un journaliste sans scrupule et qu'il signe de la première lettre de son premier prénom des articles à VAube; — de la première lettre de son second prénom, des articles au Crépuscule, en ayant promis mensongèrement à chacun de ces journaux l'exclusi- vité de sa collaboration. Pour démontrer sa bonne foi à ses directeurs, il écrit certain jour deux articles très violents, Tun où Y couvre Z d'injures, l'autres où Z traîne Y dans la boue. Ouf ! voilà le premier terme de notre équation.

Supposez d'autre part qu'il existe un certain Yvon- net, lequel, encouragé par l'anonymat des articles de l'Aube, a laissé entendre à ses amis qu'il était ce mys- térieux Y; supposez aussi l'existence d'un nommé Zurbach qui se laisse volontiers prendre pour le Z du Crépuscule; — et vous comprendrez pourquoi Yves Zéphirin Lolotte apprend avec stupeur qu'Y et Z qui n'existent que dans son imagination se sont battus en duel, le duel de Lolotte. Et voilà ! ce n'est pas plus compliqué que cela; seulement moi, je ne vous ai pas fait rire, tandis que MM. Max et Alex Fischer, qui ont la « manière », ont extrait de cette équation toute sa force comique.