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JUILLET. — LES ROMANS 235

RICHARD O'MONROY

Pour être du Club.

Ce roman fut jadis, au théâtre Michel, une pimpante comédie en deux actes qui nous avait beaucoup diver- tis. L'histoire a gardé dans le livre tout son agrément, toute sa verve primesautière. C'est celle de Jacques de Tournecour, un fort aimable gentilhomme breton qui a vécu toute sa jeunesse dans le château paternel de Ker- tregen et qui, ses vingt-cinq ans révolus, doit venir à Paris chercher la consécration définitive sans laquelle un gentilhomme n'est qu'un pauvre sire : l'admission au Jockey-Club. Son oncle, le général, l'exige; son père y consent, et Jacques s'y décide malgré le muet cha- grin de sa petite cousine Diane navrée de le voir partir.

C'est une grosse affaire que d'être admis au Club : il faut manœuvrer avec habileté, se concilier des amitiés utiles, avoir un bon tailleur et surtout être connu comme Tanii d'une gentille femme ornée debeaux bijoux et appartenant, autant que possible, à l'Opéra. Jacques s'emploie très consciencieusement à remplir toutes ces onditions : il devient, notamment, l'ami de la petite Manchaballe, une danseuse fort réputée de l'Opéra. Tout va le mieux du monde, et il est à la veille de son admission lorsqu'une fantaisie de sa petite amie le fait apercevoir installé en seigneur et maître dans la loge d'une concierge, la propre mère de M"^ Manchaballe. C'est l'affreux scandale, le scandale qui ferme à tout jamais les portes d'un club bien noté. Jacques est hon- ' '^usement blackboulé, et il s'en retourne, sans regrets xcessifs, vers le château de ses pères où, par bonheur, il retrouvera sa gentille cousine toujours aimante.

M. Richard O'Monroy nous a conté cette petite his- toire avec verve, en s'amusant beaucoup lui-même, ce qui est encore le meilleur moyen de divertir ses lecteurs.