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JUILLET, — LÈS ROMANS 237

près en même temps et que le médecin attribue juste- ment à sa récente maternité. Cruellement, odieusement, elle reproche au père infortuné cet enfant aujourd'hui disparu et dont elle ne garde qu'un souvenir : sa voix perdue.

Le malheureux Pierre Chardin, ulcéré, mais toujours épris, tombe malade et le médecin ordonne le calme et le repos CQmplet, absolu. Cette ordonnance décide Josette : l'amour qu'elle refusa toujours à son mari, elle va le lui prodiguer, maintenant qu'elle le sait mor- tel et qu'elle entrevoit un avenir de libération et d'indé- pendance. Son diabolique projet réussit : Chardin meurt un soir, après avoir eu une minute l'illusion du bonheur et de la joie.

Telle est la femme égoïste : l'auteur a évoqué cette aimable personne avec tant de force et de sincérité qu'elle donne l'impression de croire à sa vraisemblance ; peut-être, après tout, est-ce une suprême habileté fémi- nine, et M"^e Broussan-Gaubert a-t-elle voulu nous démontrer le caractère monstrueux, exceptionnel, de Tégoïsme lorsqu'il se fourvoie dans le cœur d'une femme.

BELGRAND D'ARBAUMONT

L'Appel.

V Appel figurera dignement dans cette littérature traditionnaliste, si florissante en ce moment, et qui chaque jour s'enrichit de quelque apologie du vieux sol mcestral, de ses beautés, de ses joies moins décevantes que les plaisirs et les victoires factices de la ville. Et tout cela est excellent. Malheureusement, c'est dans les salons de la ville, entre deux spéculations financières, entre deux parties de plaisir, que l'on s'enthousiasme