Page:Glaser - Le Mouvement littéraire 1912.djvu/275

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

AOUT-SEPTEMBRE. LES ROMANS 261

sauvera son enfant, s'il y a lieu, de Tamour et de la vie ». Et la vieille Diane qui sait, hélas ! à quoi s'en tenir, se tait; elle ne veut pas, dans le cœur de sa petite, assas- siner une dernière illusion.

Et cette histoire est, dans son lyrisme frénétique, tout à fait émouvante et humaine; elle serait même, dans un certain sens, assez morale, si le mariage final de la petite Didy avec le parrain, qui fut tour à tour si tendre pour la mère et pour la fille, n'était tout de même un peu gênant.

FUNCK-BRENTANO ET ANDRÉ DE LORDE

Rosette ou l'amoureuse Conspiration.

C'est une heureuse collaboration, celle de M. Funck- Brentano, historien érudit, qui excelle à évoquer avec grâce les choses du passé, et de M. André de Lorde, con- teur et dramaturge très moderne et très vivant, elle nous vaut un livre tout à fait exquis. La conspiration de Gellamare, vous savez, cette conspiration que la petite duchesse du Maine conduisit avec un si bel entrain contre le Régent, forme le cadre historique très solide et très exact de ce roman où les auteurs se sont amusés à évoquer le temps de la Régence, le faste et la grâce de la petite Cour des Sceaux, en même temps qu'ils nous contaient les mésaventures sentimentales de M"e (Je Launay, Rosette, conspiratrice par amour et traîtresse par jalousie et par dépit.

C'est gracieux, c'est doucement émouvant. On entend là de jolie musique exécutée par un orchestre de nobles seigneurs où le violon est tenu par le duc du Maine et de gracieuses petites poésies découvertes par notre ami Marsolleau. On y voit des messieurs « en justaucorps de camelot angora fauve et en habit de

15.