262 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE
velours blanc ciselé, piqueté d'argent, « dos dames en robes légères » à longs plis de droguet bleu et blanc rayé, garnies de ruban de Gartusane », qui bavardent, enra- gent, conspirent et s'amusent sous les ombrages de Sceaux, ou dans les salons ornés de meubles en soie vert d'eau, semée de fleurs au naturel avec rehauts d'or, de fauteuils en gondole, de ployants, d'obligeantes et de berceuses, de duchesses et de bergères, de consoles aux formes tarabiscotées qui mêlent sous nos yeux leurs formes variées et charmantes.
Et, je vous le répète, c'est un livre délicieux : on ne saurait mettre plus d'érudition au service de plus de grâce ni situer une aventure plus jolie dans un cadre plus séduisant.
RENÉ MAIZEROY
L'Amour en danger.
Ce roman que M. René Maizeroy a baptisé l'Amour en danger est tout à fait jovial et spirituel, et le lecteur amusé trouvera une foule de circonstances atténuantes à son immoralité. Car il n'est pas moral, — oh non ! — et l'entreprise d' H ortense Soubise, cette ancienne triom- phatrice du bal Mabille, surnommée jadis la Maréchale, est tout à fait scabreuse et d'une délicatesse discutable. Cette entreprise est dirigée contre l'amour, et l'agence fondée par la Maréchale — « l'agence Saint- Jean-le- Décollé » ! — s'est donné pour mission d'amener, moyennant de fortes sommes, les ruptures souhaitées par des familles alarmées. Pendez-vous, Tricoche et Cacolet, vous n'aviez pas peiisé à celle-là ! Après main- tes péripéties héroï-comiques nous assistons, d'ailleurs, à la faillite de cette entreprise : l'amour mis en danger par les agents de la Maréchale se venge le plus spirituel-
