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AOUT-SEPTEMBRE. LES ROMANS 265

de ramour, très chaste et très pur d'ailleurs, qui unit Reine et le frère aîné de son mari; elle abuse assez vilai- nement de ce secret, et, après des péripéties violentes. Ile décide d'enlever Xavier, lequel disparait après avoir, comme dans une histoire célèbre, tout disposé pour faire croire à un suicide. Contrairement à ce qui se passa dans la fameuse histoire, l'Amérique fait accueil aux fugitifs amoureux, pas pour longtemps, car Xavier Tnet bientôt à exécution « pour de vrai » le suicide naguère simulé. Et Reine épouse son beau-frère, cepen- dant que l'oncle Barentin se fait chartreux.

Cette histoire à péripéties dramatiques — et à mon goût un peu trop vécues — est contée par Gyp avec beaucoup de verve et d'agrément, coupée de ces tableaux mondains qu'elle évoque avec une si amu- sante, si pittoresque et parfois si cruelle vérité.

LOUIS BERTRAND

La Concession de Madame Petitgand.

M. Louis Bertrand a magnifiquement évoqué l'Afri- que française, dans ce beau livre du Jardin de la Mort\ c'est à elle encore qu'il revient pour nous dire l'histoire de la Concession de Madame Petitgand. C'est une his- toire très simple, très particulière, où ne se trouve intéressé qu'un pauvre diable de colon, le roulier Pélis- sier; mais comme elle est tragique, douloureuse et sym- l)olique aussi dans sa simplicité ! Pélissier, en posses- sion d'un pécule d'origine discutable, s'est mis en tête (lo devenir colon; il a fait l'acquisition de la concession de M"^e Petitgand, cinquante hectares de terre en friche, sans se laisser effrayer par les souvenirs qui rôdent autour de cette concession néfaste à ceux qui voulurent l'acquérir, et qui tous furent ruinés ou assassinés.