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266 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

En compagnie de sa femme, la Maltaise Carmela, il exploite son domaine, et tout irait bien si le maire du village, Nondédéo, son cousin, qui convoite la conces- sion, ne se mettait — ■ avec la complicité de ses propres ennemis, le riche propriétaire Cosquin et l'Arabe Ne- grète, unis dans la volonté du mal — à le tourmenter, à le persécuter de mille manières, jusqu'au jour où, fou de douleur et de désespoir, ruiné, au milieu des cada- vres de ses bêtes empoisonnées, Pélissier abat de deux coups de feu en pleine poitrine son impitoyable bour- reau.

Simple histoire, nous dit M. Louis Bertrand, « un épisode entre mille de la lutte incessante que nos colons algériens ont à soutenir contre l'hostilité de la nature et des hommes. Une foule de vies obscures se sont usées à ce labeur, des efforts magnifiques et des sacrifices anonymes sont restés sans récompense. Je déplore, moi aussi, les violences inutiles, mais la tâche était si dure et le risque était si grand » !

HENRI DUVERNOIS

Fiîinoiseau.

M. Henri Duvernois a réuni sous le titre : Fifinoiseau, une cinquantaine de nouvelles, de ces petits romans tour à tour joyeux, passionnés, douloureux ou mélan- coliques qu'il publie avec une si merveilleuse abon- dance. Vous connaissez trop les sentiments que m'ins- pire le talent de M. Duvernois pour voir dans le mot une ironie ou une critique; j'admire beaucoup, au con- traire, l'inlassable fécondité de cet écrivain qui, sans relâche, sait émouvoir et amuser la foule des lecteurs, et je la préfère singulièrement à la discrétion obstinée d'un de ces littérateurs muets dont on dit, mvstérieu-