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AOUT-SEPTEMBRE. — LES ROMANS 267

sèment le doigt sur la bouche : « En voilà un qui a vraiment du génie, vous verriez, s'il voulait seulement publier son chef-d'œuvre ! »

M. Henri Duvernois se contente d'avoir du talent, et il en a beaucoup; il a publié déjà une foule de livres qui ont très justement séduit le public par leurs qualités d'émotion, de bonne humeur et aussi de clarté. C'est en effet un écrivain limpide qui ne croit pas nécessaire d'embarrasser son lecteur, et qui, simplement, à la bonne franquette, lui raconte des histoires aussi inté- ressantes que possibles, où il y a de l'observation, de la joie, de la passion, de la tristesse, de la vie.

JEROME ET JEAN THARAUD

La Fête arabe.

MM. Jérôme et Jean Tharaud, les auteurs de ce Din- ^ley, V illustre écrivain que l'Académie Concourt fit deux fois illustre, et de la Maîtresse Servante, ne nous ont point habitués à des débauches de sensibilité; ces œuvres d'imagination, si remarquablement composées, nous sont toujours apparues, avec le luxe des détails, la savante précision du langage, comme de froids et secs ])rocès-verbaux. Toute autre est l'impression que nous laisse leur nouveau livre : la Fête arabe; c'est une œuvre poignante, douloureuse, vivante, et l'émotion ])rofonde et pénible qu'elle cause au lecteur, nous sommes assurés que les auteurs l'éprouvèrent avant lui.

C'est qu'il ne s'agit plus là d'imagination, la Fête arabe n'est, hélas ! pas un roman, et l'aventure que nous content MM. Jérôme et Jean Tharaud a tous les carac- tères d'une histoire vraie, un peu humiliante et terri- blement inquiétante pour nous.

Elle se déroule dans un lointain p(;t it village de l'Ai-