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AOUT-SEPTEMBRE. — HISTOIRE, LITTÉRATURE, ETC. 285

gouvernantes, anglaises, bien entendu. Pourvu que ces petits sachent l'anglais, le reste ii'a tout seul.

Mais je m'arrête : j'en sais assez pour être assuré que malgré tous ces conseils si utiles, si joliment exprimés, vous avez déjà renoncé à entrer dans cette carrière si difficile et si fermée. Tant pis pour vous, vous ne régne- rez pas en Snobie; je gage que M. Marcel Boulenger ne vous en gardera pas rancune...

JULIEN BENDA

Le Bergsonisme ou une Philosophie de la Mobilité.

Je disais naguère, à propos d'un ouvrage où le bergso- nisme était exalté avec un grand enthousiasme, que M. Bergson devait être un peu gêné par de telles mani- festations, par ces rapprochements de la « révolution bergsonienne » et des révolutions socratique et kan- tienne ; par ces allusions délirantes à « une ère nouvelle de la philosophie », à «une rénovation intégrale des méthodes de l'esprit », à « un remaniement complet du système entier de la connaissance ». Ce sont là des pro- pos excessifs et dont un philosophe comme M. Berg- son ne pouvait s'accommoder. Il s'attendait en tous cas, sans nul doute, à ce qu'un réquisitoire vînt quel- que jour contre-balancer ces panégyriques.

Ce réquisitoire, c'est M. Julien Benda qui s'est chargé de le prononcer. En trois chapitres : — trois assauts ! — « le but », « la méthode : l'intuition », « les résultats », il a pris à partie la théorie bergsonienne et s'est attaché impitoyablement à n'en rien laisser sub- sister. Dans les prémisses réputées les plus audacieuses, les phis nouvelles du philosophe, il no voit que des constatations, des remarques cent fois faites avant lui. Quant à ses conclusions, dont il admet la nouveauté,