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286 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

il les affirme inexactes, illogiques. Et, pour tout dire, il emprunte à M. Bergson lui-même le jugement qu'il convient à son sens de porter sur son œuvre : « Vous prétendez, lui dit-il, que notre connaissance est la vraie; seulement, pour ce qui est d'une suite d'idées claires, par essence même elle en est incapable. » Il s'empare impitoyablement de cet aveu et se déclare décidé à en abuser.

Ma science philosophique est trop mince pour que jo songe à dire mon mot dans ce débat : je croirais assez volontiers que la sévérité de M. Benda est excessive, mais je suis bien certain qu'elle est infiniment spiri- tuelle.

JOAGHIM ROLLAND

Les Comédies politiaues d'Eugène Scribe.

Dans ces comédies, Scribe expose quelques idées qu'il donne comme sa philosophie de l'histoire, et il fait la satire des mœurs politiques de son temps, et ce sont les pièces historiques : Bertrand et Raton, V Ambitieux, le Verre d'eau; les pièces politiques : le Solliciteur et la Camaraderie. Ce sont, d'après M. Joachim Rolland, les seules, ou à peu près, qui supportent encore la lecture, Voilà une affirmation qui étonnera bien quelques auteurs dramatiques contemporains, lesquels méprisent beaucoup Scribe, mais condescendent encore jusqu'à le lire quand ils sont tout seuls.

M. Joachim Rolland analyse très judicieusement ces cinq comédies et il en tire avec beaucoup de verve la piètre philosophie. « Dans la comédie de mœurs, dit-il. Scribe n'a cherché qu'à tirer parti de l'actualité et à puiser dans l'étude des faits contemporains un regain de popularité. Il a été l'observateur superficiel d'une époque sans caractère, d'un siècle sans force et sans