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OCTOBRE. — LES ROMANS 303

nègre par accident : au cours d'une aventure périlleuse, il a vu ses cheveux jadis noir blanchir instantanément, sous le coup de la peur, mais, par contre, le noir de sa chevelure s'est répandu sur sa peau lui donnant toutes les apparences du nègre le plus attaché aux traditions dermiques de sa race. Son neveu est un garçon diligent qui, les jours de grande réception, « met du charbon neuf dans le foyer des quatre vaches à vapeur qui don- nent par jour deux cents litres de lait chaud ».

Vous le voyez, nous sommes en plein humour, et c'est ainsi tout le long du roman, pendant tout le cours des aventures extraordinaires de Paul Choux sur les océans, de Turnlop dans son cottage normand. C'est là un ton assez difficile à soutenir dans tout un livre de deux cents pages, et il est malaisé d'avoir tant d'esprit pendant si longtemps sans risquer de devenir un peu fastidieux. Nous supportons plus facilement les larmes à jet continu que le rire.

M. Pierre Mac Orlan a réussi cependant le mieux du monde à nous ingérer cet humour à forte dose; il est presque toujours amusant, et parfois tout à fait drôle, et nous arrivons fort agréablement et sans fatigue au terme de ce voyage en « loufoquerie ».

TOKUTOMI KENJIRO Plutôt la Mort.

(Traduction de M. Olivier Le Paladin.)

Nous ne connaissons guère la femme japonaise que sous l'aspect si gracieux, si poétique de M^^ Chrysan- thème; il y en a une autre, hélas ! singulièrement plus répandue, et dont la condition est plus douloureuse et plus pénible. Le romancier Tokutomi Kenjirô nous l'ex- pose dans ce roman très japonais, dont la traduction