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340 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

dans cette évocation d'enfants, poussés en pleine nature, à peine touchés par la discipline incertaine de récole primaire, une vie, une intensité, une vigueur extraordinaires; j'aurais tout de même mieux aimé ces pages si je n'avais été gêné par tant de vilains mots souillant des bouches enfantines.

ALFRED MACHARD

Les Cent Grosses « Épopée au Faubourg ».

C'est à Louis Pergaud, déjà nommé, que M.Alfred Machard offre les Cent Gosses, relation de « l'Épopée au Faubourg», qu'il dédie également « à la vraie marmaille de Paris, celle des sales mômes, des mal-mouchés, etc. » Et voici, campés en face de leurs petits camarades des campagnes, les mioches de nos faubourgs parisiens. Je les préfère, sans doute parce que je les comprends mieux, les ayant vus de plus près. Ils sont, d'ailleurs, aussi mal embouchés que les garçons du village et aussi batailleurs; seulement, la guerre ici se complique de politique, de religion. Et c'est, dans deux rues voisines, les élèves de la laïque et ceux de Saint-Pamphile, l'école des frères, qu'elle met aux prises. Guerre épique, guerre féroce, avec des épisodes de sauvagerie, comme le martyre d'un petit chien, commandé par un nommé Trique, chef reconnu des mômes de la laïque. Ce Trique est le gavroche de notre temps : au risque de paraître un peu pompier, j'avoue que j'aimais mieux l'autre, celui qui mourait sur les barricades, tanjlis que Bastouille, un autre gavroche, victime de l'épopée des Cent Gosses, trouve la mort au fond des fortifs, le soir d'une bataille acharnée, entre les mômes de Saint-Pamphile et ceux de la laïque.

Les garçons et les filles qui passent dans cette épopée,