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I

NOVEMBRE. — LES ROMANS 341

OU dans les petites histoires qui la suivent, n*ont pas beaucoup de cœur; ils sont cruels, ils sont sournois, ils >ont lâches parfois, presque autant que des hommes. Et pourtant, on ne peut se défendre pour eux d'une grande tendresse : ils ont la grâce invincible et souveraine de l'enfance, ces gosses de Poulbot, aux joues creuses, au teint pâle, mal vêtus, mal lavés, et qui savent déjà tant de vilains mots et tant de vilaines choses, nous avons tout de même un grand désir de les embrasser, nous sommes pour eux tout remplis d'une pitié attendrie; mais M. Machard, lui, ne s'attendrit pas : il n'a pas, en face de ces gosses, l'émotion profonde de M. Léon Fra- pié et nous lui en voulons un peu de ne pas partager ce sentiment que son art si poignant, si humain, si vrai, su faire naître en nous.

FÉLICIEN GHAMPSAUR

La Caravane en folie.

C'est l'histoire tumultueuse et frénétique de Guy de Lavor, intrépide explorateur qui a emmené sa jeune femme, Ariette de Rocheneuve, dans la périlleuse expé- dition qu'il commande au delà de Tombouctou-la- Mystérieuse. Digne femme d*un tel héros, Ariette a mérité le surnom de Freïa, la valkyrie impétueuse, que lui a donné son mari. Et tous deux s'aiment avec une frénésie abondante et passionnée, qu'exaltent sans resse le danger, l'aventure, le désert. Cette frénésie a gagné la petite troupe dont Guy de Lavor est le chef; Freïa, toute seule à la tête de tous ces hommes primitifs, est environnée de désirs, et c'est « la caravane en folie », derrière la valkyrie qu'aime aussi éperdument, désespé- rément, un ami d'enfance, l'enseigne de vaisseau, Jean