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342 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

Prcvot qui, par une autre route, rejoindra tout à Theurc la caravane.

M. Félicien Champsaur a évoqué ce drame intime, ri cette épopée passionnelle, avec un luxe extraordinaire de vives couleurs, une débauche d'images chatoyantes, en un livre qui semble, lui aussi, parfois affolé, dont les chapitres vont en avant, reviennent en arriére, chantent le soleil, proclament Tamour, rêvent sur les tombes, et finissent tout de même, comme la caravane, par courir vers le but, « comme un torrent franchit les monts et les plaines pour gagner l'Océan, en dépit des embûches, des dangers, des morts, des lâchetés, des crimes, des ruts et des sacrifices ».

GEORGES OHNET

Le Revenant.

Dans ce nouveau roman, M. Georges Ohnet nous raconte une de ces « bataille de la vie » que sa féconde imagination a tant de fois déjà évoquées sans lasser jamais l'émotion et l'intérêt d'un public palpitant et fidèle, dont l'avant-garde est formée par les lecteurs mêmes du Figaro, auxquels fut réservé, il y a quelque trente ans la primeur du fameux Maître de Forges, et qui, cet automne, attendaient chaque matin la suite du Rei^enant. Entre ces deux romans, que de « batailles » livrées,, que de victoires remportées dont la dernière ne sera pas la moins brillante.

Ce succès persistant s'explique par les raisons les plus légitimes et les plus solides. M. Georges Ohnet reste un romancier de la vieille école, de la bonne, celle qui exige avant tout un lièvre dans le civet, un sujet dans le roman; les écrivains à court d'idées qui, en des livres de trois cents pages, s'efforcent, èous prétexte do roman,