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396 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

seur; il a mené jusqu'alors — il a trente-huit ans — ce qu'on appelle la vie de plaisir. Et puis, brusquement, il a senti le néant de cette existence; confusément d'abord, il a compris qu'il devait s'en évader, il a quitté Paris et s'en est allé sur les bords du Léman. Là, dans la belle nature, aidé par la présence d'un très pur et très vibrant amour, il a peu à peu compris : la route s'est éclairée devant lui et lorsque après des épreuves douloureuses, un accident mortel est venu le frapper, il était prêt pour la grâce suprême : « il avait retrouvé une âme d'enfant et il savourait la paix reçue, cette paix de Noël qui, trouvée dans la certitude de l'amour du Père, surpasse toute intelligence ».

Il y a dans cette très simple histoire un élan, une vérité admirables; son auteur n'est point un écrivain ni un romancier de métier, on s'en rend compte tout de suite, et c'est le plus beau compliment qu'on lui puisse faire. Son œuvre est en efïet toute spontanée, il n'y a là, ainsi qu'il dit quelque part en parlant de son héros, ni artifice littéraire, ni plaidoyer conventionnel. « Pour écrire un tel livre, le talent, le génie même ne suffisaient pas, ce qu'il y fallait c'était surtout, c'était uniquement une ardente sincérité », et la sincérité de M. Henry Sou- lié illumine ces pages, où il chante « la part de beauté dont son âme a été imprégnée ».

CAPITAINE FABIEN MOUGENOT

Un Sabre.

En nous contant l'histoire d'un Sabre, le capitaine Fabien Mougenot n'a pas eu le dessein d'écrire un roman; sans doute, l'aventure de Charles Franc, l'insti- tuteur provençal devenu officier de cuirassiers, est une fiction romanesque avec une foule d'incidents émou-