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410 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

là une œuvre délicieuse où une pimpante philosophie, une sagesse amère se dissimulent à peine sous les voiles char- mants de la fantaisie et de la gaieté. Je ne sais pas si ma remarque est très flatteuse pour les revuistes, mais je suis bien sûr qu'elle constitue un rude compliment pour les écrivains. Ils n'ont pas eu, sans doute, la gloire des défilés somptueux et des innombrables représentations, mais ils ont écrit un livre exquis, que nous garderons. Si j'étais revuiste à succès, il me semble que les envierais un peu... Noily (Emile). — Gens de guerre au Maroc. Racontées par un homme qui les vécut, en des pages très sobres, très simples, et cependant pittoresques et dramatiques, ces aventures qui nous conduisent sur les quais de Casablanca et sous les murs de Meknès, chez les Zemmours, au pays Zaer, et à Rabat, nous montrent les soldats français à l'œuvre. L'auteur nous y confie ses émotions, ses espoirs, ses regrets aussi, et c'est le plus bel hommage qu'il puisse apporter à « ses camarades de toutes armes et de tous grades de l'ar- mée d'Afrique qui combattent au Maroc pour la plus grande France, en témoignage d'enthousiaste admiration et d'affection profonde », Payen (Emile). — Vaines Etreintes, poésies. Pelissier (Jean) efc Maxime-Emile Arnaud. — La Morale inter- nationale. La tendance de l'œuvre publiée sous les auspices de l'Institut international de la paix est excellente, ses conclusions sont infiniment louables : « Peuple, tu ne tue- ras point un autre peuple. Peuple, tu respecteras le bien des autres peuples. Peuples, aidez-vous les luis les autres. Peu- ples, aimez-vous les uns les autres ». Tout cela est, en efïet, très beau et c'est un idéal qu'il faut appeler de tous ses vœux; mais qu'il est loin ! Ce n'est pas l'avis de MM. Jean Pelissier et Maxime-Emile Arnaud, aux yeux de qui « l'or- gueilleux édifice des vieilles traditions immorales, injustes et guerrières, oscille déjà sur un sol incertain, cependant que, grâce aux agitateurs populaires, aux philosophes, aux pacifistes, le nuage des aspirations morales s élève de terre ». Si c'est cela que les écrivains ont vu en étudiant l'état actuel de l'Europe, ils ont vraiment de la chance ! Pottet (E.). — La Sainte- Chapelle de Paris. (1246-1912). Rambaud (Alfred). — Etudes sur VHistoire byzantine (publiées

par M. Charles Diehl). Rava (Aldo). — Lettres de Femmes à Casanova. M. Edouard May- nial, qui a publié sur Casanova un ouvrage si attrayant, nous ofïre aujourd'hui la traduction d'une série de docu- ments bien remarquables et qui projettent sur la figure de l'illustre aventurier une vive hmiière. Ce sont ces lettres recueillies et publiées en Italie par Aldo Rava. Je voudrais vous raconter toutes ces lettres mais outre que je serais parfois un peu gêné, la place me manque ici pour une complète analyse ; je dois me contenter de vous signaler en bloc cette volumineuse correspondance où vingt belles dames du xviii^ siècle vienennt, sans l'avoir le moins du monde prémédité, prendre la défense de ce don Juan de