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FÉVRIER. HISTOIRE, LITTERATURE, ETC. 45

pour nous, il traduisit les œuvres et qu'il imposa à notre admiration. Vous saurez, après avoir lu ce livre, ce que c'est qu'un Baïle : c'est, nous dit Mistral, le bailli, c'est aussi le régent, le directeur, le père nourricier. C'est dans ce dernier sens, tendre et familial, qu'il convient de prendre le mot employé par Batisto Bon- net qui, dans son livre, apporte un hommage émou- vant et filial à la mémoire de son grand patron, de son bienfaiteur.

Cet hommage, ce sont ses souvenirs : l'histoire de leur première rencontre, de leur amitié, de leurs tra- vaux, de la mort du grand écrivain; et c'est joli, dou- cement émouvant, baigné de lumière et de tendresse.

Et je ne dois pas savoir encore à quel point ces pages sont attendrissantes et belles, car je ne peux les lire que dans la traduction, excellente d'ailleurs, de M. Joseph Loubet. En face de ces pages, le texte pro- vençal est imprimé, et je suis sûr que c'est bien supé- » rieur, et jamais je n'ai eu autant de regret de ne point pouvoir lire cette belle et somptueuse langue si colorée, si vibrante, toute pleine de soleil et de joie.

CORNÉLIS DE WITT

En pensant au Pays.

M. Cornélis de Witt réunit, sous le titre : En pen- sant au Pays, des « notes, des impressions se rapportant à la vie morale de la France, à ses habitudes, à ses tendances, à ses transformations, depuis la grande secousse de 1870 ». Pendant ces quarante années, l'au- teur a passé dans l'armée, dans la politique, aux affaires; il a vu et observé beaucoup, et aujourd'hui, revenant eu arrière, « il interroge sa vie et celle de ses contemporains; il rappelle les milieux et les circons-