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MARS. — HISTOIRE, LlTTERAtURE, ETC. 73

nous a fait tant de mal, et qui pour nous le faire a employé les armes les plus grossières et les plus détes- tables — mais il sait faire l'effort nécessaire pour lui rendre l'hommage qui lui est dû, pour signaler en lui le ministre et le diplomate de premier ordre qui a vail- lamment et magnifiquement servi son pays; qui, pour construire l'Empire uni et fort, a brisé les résistances, enchaîné les volontés, franchi les obstacles, méprisé les dangers, osé des audaces inouïes.

« Sa vie tout entière est de celles que nous devons le plus approfondir, car ce n'est pas seulement l'histoire de la Prusse et de l'Allemagne qu'elle retrace devant nous, c'est notre propre histoire. » Oublions pour un instant une haine et un ressentiment légitimes, appre- nons avec passion l'histoire de cet homme : nous y trouverons maintes indications utiles, nécessaires, réconfortantes; nous saurons choisir parmi les exem- ples qu'il nous laisse; nous nous souviendrons notam- ment, en face de cet apôtre brutal et convaincu de la force, que la France doit être puissante, mais qu'elle ne serait plus la France si elle ne s'appuyait que sur la force et non sur la conscience, l'honneur et le culte du devoir.

GASTON MAUGRAS ET LE COMTE P. DE GROZE- LExMERGIER

Delphine de Sabran, marquise de Custine. (1770-1826.)

M. Gaston Maugras, à qui nous devons de si pim- pantes, si profondes, si gi-acieuses études sur les per- sonnages et les belles dames du dix-huitième siècle, a entrepris, avec la collaboration du comte P. de Groze- Lemercier, un ouvrage consacré à une bien séduisante et bien touchante héroïne : Delphine de Sabran, mar-

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