Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/169

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vivait dans la maison, sous le titre de gouvernante, était une personne qui s’était trouvée autrefois dans un état plus fortuné, et qui était d'un caractère sensé et aimable. Elle conçut de bonne heure de l’amitié pour la petite Émilie, qui, dans le fait, était presque en entier abandonnée à ses soins. De son côté, Émilie répondit de tout son cœur à l’affection de son institutrice, et apprit avec la plus grande docilité tout ce que madame Jakeman était à portée de lui enseigner. Mais par-dessus tout, elle prit d’elle une humeur, franche et enjouée, qui voyait tous les évènemens de la vie du côté le plus agréable et le plus consolant, et qui la portait à communiquer sans détour et sans déguisement les sentimens doux et innocens de son ame. Outre les avantages qu’Émilie retirait des soins de madame Jakeman, elle avait encore la permission de prendre des leçons des maîtres qui venaient au château pour l’éducation de son cousin ; et dans le fait, comme le