Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/193

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SIEBEL.

Sorcellerie ! Frappez ! Le drôle est mis au ban ! (Ils tirent leurs couteaux et s’élancent sur Mèphistophélcs.)

MÉphistophÉlÈs, arec une contenance grave.

Image et parole trompeuses 
Changent les sens et les lieux : 
Soyez ici et là-bas I 

(Ils s’arrêtent surpris et se regardent les uns les autres.)

ALTMAYER.

Où suis-je ?… Quel beau pays !

FROSCH.

Des coteaux de vignes !… Y vois-je bien ?

Siebkl. Et des grappes sous la main !

BRANDER.

Ici, sous ce vert feuillage, voyez quelle souche !… Voyez quelle grappe ! (Il prend Siebel par le nez. Ses compagnons se prennent de même les uns les autres et lèvent leurs couteaux.)

MÉphistophÉlÈs, comm’e plus haut.

Erreur, détache le bandeau de leurs yeux ! Et vous, apprenez comme le diable se joue !… (Il disparaît avec Faust ; les compagnons lâchent prise.)

Siebel. Qu’y a-t-il ?

ALTMAYER.

Quoi ? …

FROSCH.

C’était ton nez ?

Brander, à Siebel. Et j’ai le tien dans la main ?

ALTMAYER.

J’ai reçu un coup qui m’a couru par tous les membres. Vite une chaise : je tombe en faiblesse.

Frosch. Non, dites-moi ce qui est arrivé !

SIEBEL.

Où est le drôle ? Si je le trouve, il ne sortira pas vivant de mes mains.