Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

RUE.

FAUST, MARGUERITE, passant.

FAUST.

Ma belle dame, oserais-je vous offrir mon bras et vous-reconduire ?

MARGUERITE. ’

Je ne suis ni dame ni belle : je puis aller chez nous sans être accompagnée. (Elle se délivre de Faust et s’éloigne.)

Faust.

Par le ciel, cette enfant est belle ! Je n’ai jamais’rieirvu de pareil. Elle est modeste et sage, et, avec cela pourtant, assez piquante. Je n’oublierai de ma vie l’incarnat de ses lèvres, l’éclat de ses joues. La façon dont elle a baissé les yeux s’est gravée profondément dans mon cœur. Et cette humeur mutine, c’est à ravir ! (Méphistophélès survient.) . Faust.,

Écoute, il faut me procurer cette fillette.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Eh ! laquelle ?

FAUST.

Celle qui vient de passer.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Celle-là ? Elle vient de quitter son curé, qui lui a donné pleine absolution. Je m’étais glissé tout près du confessionnal : c’est une pauvre innocente, qui était allée à confesse pour rien. Je n’ai sur elle aucun pouvoir.

FAUST.

Elle a pourtant plus de quatorze ans.

MÉPHISTOPHÉLÈ