Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/363

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nouveau, de l’étrange, qui fît sensation, on crut pouvoir tirer quelque parti des drames de Fouqué, d’Arnim et d’autres humoristes ; mais l’entreprise ne réussit pas, non plus que pour les anciens ouvrages de Tieck et de Brentano.

La visite du prince de Radziwill éveilla également un désir difficile à satisfaire : la musique originale qu’il avait composée pour Faust, cette musique heureuse, entraînante, ne nous donnait toutefois qu’une espérance éloignée de porter sur la scène ce singulier ouvrage.

Sur la demande soudaine d’Iffland, je me mis à écrire le Réveil d’Èpiménide, et Weber, le maître de chapelle, se chargea de la musique.

Le monodrame de Proserpine, musique d’Eberwein, fut mis ù l’étude et confié à Mme Wolff. Cela nous valut une représentation courte, mais du plus haut intérêt, où l’on ne savait qu’admirer le plus, de la récitation, de la déclamation, de la mimique, des poses et des mouvements plastiques. Un grand tableau final, qui représentait le royaume de Pluton, et couronnait toute l’œuvre, laissa une impression très-favorable.

Le Banquet des Sages1, sous le titre de Les Sages et les Gens, badinage lyrique et dramatique,Mans lequel les divers philosophes répondent gaiement, ou plutôt d’une manière évasive, à ces importunes questions métaphysiques dont le peuple les assiége souvent, était destiné, sinon au théâtre, du moins à un concert de société ; mais la pièce tenait du sarcasme, et il a fallu la rejeter dans les paralipomènes.

A l’occasion des fêtes auxquelles donne lieu l’arrivée de notre duc, revenu d’une heureuse campagne, on décore les rues d’arcs de triomphe. Un recueil de chants fut publié plus tard sous le titre de liienvenu !

On travaillait à la nouvelle édition de mes œuvres. Le troisième volume de ma biographie parut à Jubilate. Le voyage d’Italie avançait, et l’idée du Divan était conque. Un voyage que je fis dans les contrées du Rhin, du Mein et du IVecker, me valut un riche butin et me fit connaître beaucoup de personnes, de localités, d’œuvres d’art, entières ou en débris.


i. Tome I.page 317.