Page:Goethe - Les Affinités électives, Charpentier, 1844.djvu/131

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artifice. L’échafaudage devait s’élever sur les bords de l’étang et au milieu des chênes centenaires. La place des spectateurs était naturellement en face, sous les platanes, d’où l’on pourrait, sans danger, voir l’ensemble du feu, ainsi que ses merveilleux effets dans l’eau. Lorsqu’on débarrassa cette place des plantes et des buissons qui l’embarrassaient, Édouard remarqua avec plaisir que ses arbres chéris étaient plus beaux et plus robustes encore qu’il ne le croyait.

— C’est à peu près dans cette saison que je les ai plantés, se dit-il à lui-même, mais dans quelle année ?

La date précise lui était échappée, il se souvint toutefois qu’elle se rapportait à un événement de famille qui était resté gravé dans sa mémoire. Il chercha cet événement sur le journal dans lequel son père enregistrait tout ce qui lui arrivait d’important. Quel ne fut pas son ravissement, lorsqu’il reconnut que, par le plus merveilleux des hasards, le jour et l’année où il avait planté ces arbres étaient le jour et l’année de la naissance d’Ottilie !


Dès les premières heures de la matinée, si impatiemment attendue, les invités arrivèrent en foule au château du Baron. Les personnes présentes à la pose de la première pierre de la maison d’été, avaient conservé un agréable souvenir de cette cérémonie, et celles qui n’avaient pu y assister en avaient entendu parler avec beaucoup d’éloges ; aussi chacun s’empressa-t-il de venir prendre sa part d’une nouvelle fête de ce genre.