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CHAPITRE IX.

Deux grandes dames. Une riche toilette fait toujours supposer de bonnes manières.

Burchell venait de prendre congé, et Sophie de consentir à danser avec le chapelain, quand mes marmots accoururent de la maison, annonçant que le Squire était arrivé avec nombreuse compagnie. En rentrant, nous le trouvâmes avec deux petits gentleman et deux jeunes dames richement parées, qu’il nous présenta comme des femmes fort distinguées et fort à la mode de Londres. Il n’y avait pas assez de sièges pour tout le monde. « Chaque gentleman, dit à l’instant M. Thornhill, va s’asseoir sur les genoux d’une dame. » Je m’y refusai positivement, malgré un regard improbateur de ma femme. Moïse fut dépêché pour emprunter quelques sièges, et, comme nous manquions de danseuses pour monter un quadrille de contredanse, les deux gentlemen allèrent, avec lui, recruter deux danseuses. Sièges et danseuses furent bientôt trouvés : les gentlemen revinrent avec les deux jolies filles de mon voisin Flamborough, toutes rayonnantes sous un nœud de ruban rouge. Mais, autre fâcheux incident ! Les deux miss Flamborough étaient bien, de l’aveu de tous, les meilleures danseuses de la