Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/120

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histoire. Il y a six mois, il est tombé de son pays, d’Auxerre, sur le pavé des basses lettres à Paris, en compagnie de sa femme, une jeune femme de dix-sept ans, et réduit, pour vivre, à copier de la musique sur d’imbéciles paroles gaies de Debraux…

20 mars. — À propos du grand nombre de fous chez les musiciens, — enfermés ou non enfermés, — Berthelot disait finement : « Ce sont des gens qui sentent et ne pensent pas ! »

1er avril. — Le marchand d’estampes Vignères nous racontait, que M. Thiers avait voulu exiger de lui qu’il lui communiquât les commissions, données pour les ventes, et que, sur son refus, il s’était fâché avec lui. Ce petit abus de confiance, que du haut de son nom de M. Thiers, il voulait arracher à ce pauvre diable d’honnête homme, me pousse à la crédulité sur beaucoup de choses, prêtées à l’ancien ministre.

2 avril. — Nous partons pour Rome.

3 avril. — C’est du bonheur presque, en sortant du gris de Paris, de trouver, comme ce matin, en approchant de Marseille, un ciel bleu, léger, riant,