Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/197

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son plan. Et après un silence, elle ajoute : « Cette femme, c’était moi ! »

21 janvier. — … La princesse a dîné hier aux Tuileries, et il reste en elle comme une satisfaction d’avoir débouché le sphinx, de l’avoir fait un peu parler. L’Empereur lui disait :

— Moi qui aimerais tant lire… Je n’ai pas le temps… Je suis accablé sous le faix des affaires, sous le poids des papiers… Devinez cependant ce que j’ai lu aujourd’hui… C’est ce volume qui était là, je ne sais comment, et qui m’est tombé sous la main : Madame de Pompadour, par… par… Mais comme c’est singulier, elle est fort laide dans le portrait qui est en tête de l’ouvrage… Est-ce qu’il y a un portrait d’elle ?

— Comment ? fit la princesse, en partant d’un gros éclat de rire. Oh ! ne dites pas cela trop haut !

— Où est-il donc, ce portrait ?

— Eh ! au Louvre !… Comment, on ne vous l’a jamais montré ?

— Tout bien vu, le théâtre doit être une épopée ou une fantaisie. La pièce de mœurs, comparée au roman de mœurs contemporain, est trop une misère, une parodie, un rien.

— La générosité de l’homme implique presque