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rigidité du cadavre après la mort. Le pourquoi de l’emploi de cette poudre, que toutefois je ne supposais pas offerte pour mon usage, m’intriguait, quand aujourd’hui, Hayashi me donne l’explication de ladite poudre, appelée au Japon : dosha.

Là-bas, on met en bière les morts, comme ils sont venus au monde, dans le ramassement, où on les empote au Pérou, dans une jarre.

Jeudi 7 novembre. — On parle chez Daudet, de cette maison Callias, de cette maison des Batignolles, où toute la littérature a passé, de cette maison, dont il y aurait à faire une originale monographie. Georges Lefèvre, qui a beaucoup fréquenté la maison, conte qu’il y avait dans la cuisine, à toute heure du soir, une provision inépuisable d’œufs et de beurre, qui permettait aux retardataires du dîner, dont beaucoup n’avaient pas déjeuné le matin, et quelques-uns pas dîné la veille, de se faire deux œufs sur le plat.

Et la conversation sur ce monde, amène Daudet à rappeler la blague de Castagnary, disant un jour plaisamment à Vallès : « Je te joue contre ce que tu voudras, dix-sept mots de ton répertoire, comme : travailleur, miséreux, pognon, etc., etc., que tu ne pourras plus employer… et tu sais, si tu perds, tu n’es plus fichu d’écrire ! »

Dimanche 10 novembre. — Réouverture du Grenier.