Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/48

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été témoin de ce fait. Un matin, le trombone faisait tiédir, sur un petit fourneau posé à terre, quelque chose dans un poêlon bien connu de Lariflette, qui se tenait près de là, la queue basse, l’air boudeur, mais résignée ; la caniche voyait le liquide fumant retiré du feu, versé après dans un bol, ensuite vivement remué avec une cuiller de bois, puis à son grand étonnement, dépassant son nez, monter en l’air, et arriver à la bouche du trombone, et y disparaître. À cet instant, quand Lariflette fut bien certaine de l’entrée de la chose qui lui donnait la colique dans le corps de son vieil ami et non dans le sien, il lui venait, sur sa physionomie de chienne, le plus joyeux et le plus ironique rire muet qui se puisse voir sur une figure humaine.

La Talochée devait son surnom à une enfance, à une jeunesse, qui n’avaient été qu’une