Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/243

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délicate pour la solitude du pauvre enfant, sans distraction, sans camarades, il continua d’envoyer de temps en temps ses petites filles, douces enfants sans méchant rire, qui s’amusaient avec Pierre-Charles comme avec un égal et un frère, et lui faisaient passer une ou deux heures dans une joie de jeu et d’expansion. Un jour, pendant qu’elles étaient là, la mère appela son fils et lui dit :

« Va les embrasser… et mets-les à la porte. » L’enfant, tout embarrassé de la commission, continuait à jouer avec elles, quand tout à coup apparaissant :

« C’est très bien, mesdemoiselles, vous êtes très gentilles… je vous ai assez vues, il faut vous en aller », et elle poussa dehors les petites tout étonnées, honteuses, peureuses presque de voir si changée l’aimable madame, autrefois si bonne pour elles.

Sous les défiances que son confesseur lui soufflait, parole à parole, contre ce qui l’approchait encore, sous cette suspicion qu’il faisait grandir en elle contre ceux