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Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/129

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Germeuil.

Monſieur, je l’ignore. Cependant à travers ſon déſordre les larmes couloient de ſes yeux, & il laiſſoit échapper ces paroles : « Le traître, le perfide, le monſtre ! il m’ôtera la vie, ou il périra de ma main. »

Le Comte.

Et il ne demandoit que moi ?

Germeuil

Pardonnez-moi, Monſieur, il demandoit une autre perſonne.

La Fontaine.

Elle n’eſt pas difficile à deviner : c’eſt moi, ſans doute. Je ne lui ai pas caché que j’allois reveler à Monſieur le Comte ſon affreuſe conduite, & il ne peut me le pardonner ; mais je n’ai rien à redouter de ſa part, & fidele aux loix de la probité, je brave toutes ſes menaces.

Germeuil, à part.

Cette probité, je crois, eſt bien ſuſpecte.

[Haut.]

Faut-il, Monſieur, vous l’envoyer, quand il paroîtra ?

Le Comte.

Non, il n’eſt plus néceſſaire.

Germeuil ſort.