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DRAME.

de notre bonheur paſſé & de l’horrible ſort dont nous ſerons les victimes. Ah ! Mirza, qu’il eſt cruel de mourir quand on aime.

MIRZA.

Que tu m’attendris ! ne m’afflige pas davantage. Je ſens que mon courage m’abandonne ; mais ce bon François revient à nous ; que va-t-il nous apprendre ?


Scène III.


ZAMOR, MIRZA, VALÈRE.
VALÈRE.

Ô mes bienfaiteurs ! Il faut vous ſauver. Profitez de ces inſtants précieux que vos camarades vous procurent. Ils bouchent les chemins, répondez à leur zèle & à leur courage ; ils s’expoſent pour vous, fuyez dans un autre climat. Il ſe peut que mon épouſe n’obtienne pas votre grace. On voit pluſieurs troupes de ſoldats s’approcher d’ici : vous avez le tems d’échapper par cette colline. Allez, vivez dans les forêts : vos ſemblables vous ouvriront leur ſein.

MIRZA.

Ce François a raiſon. Viens, ſuis-moi. Il